Voici quelques points de repère sur l'histoire de Château-Queyras, maintenant appelé Fort Queyras. De quoi vous permettre d'appréhender son importance dans l'histoire queyrassine et au delà de la France.

 

Idéalement situé sur un piton rocheux naturel, cette place forte placée à l’entrée du Queyras a depuis toujours été aménagée pour surveiller et protéger la vallée. Son seul accès vers le village en faisait un lieu privilégié pour une fortification. Peut-être initialement un Oppidium ?

Aujourd’hui encore sa présence nous envahit et nous fait rêver, au soleil couchant, dans la brume recouvert de neige… ou encore illuminée lors des feux d’artifices. N’est-ce pas le protecteur de notre identité « Queyras » ?

Ce château seigneurial du moyen âge Castrum quadradum (château carré) a marqué l’histoire des populations Queyrassines, ouvert sur les cols qui l’entourent tant vers le Briançonnais (Cols d’Izoard, de Péas) que vers l’Italie (Cols Saint Martin, Lacroix, Agnel et Saint-Véran) : il a permis pendant de nombreux siècles de contrôler les déplacements des troupes et des pillards, à la frontière du Royaume de France.

Et l’on comprend mieux ainsi pourquoi les militaires ont retardé l’ouverture d’une route dans les gorges du Guil, la voie d’accès actuelle...

Vous trouverez ci-dessous quelques lignes directrices de l'histoire de Fort Queyas (inspirées du livre Fort Queyras - 700 ans d'histoire", Auteur Nicolas Crunchant / Pierre Putelat - Editions du Queyras - 2008)

 

Fort Queyras, un site stratégique dès le Moyen-Age

11ieme/12ieme siècle : Fort Queyras est construit dans sa forme primitive (mais il n'a pas été possible d'établir une date précise)
1265 : première trace de son existence dans les archives des enquêtes delphinales, où l'on parle d'un château "castrum Quadracii" dont l'entretien est reparti entre les communautés du Queyras
1339-1371 : des travaux étendent le fort sur la totalité de son éperon rocheux
1343    Charte des Escartons (charte des libertés Briançonnaises)
1349    Cession du Dauphiné par Humbert II au roi de France Philippe VI de Valois
1398    Première citerne à Fort Queyras
1587    Prise du château par le duc de Lesdiguières

 

Au 17ième siècle, le Roi de France hésite à le démolir, puis le Fort résiste aux assaillants : Catinat vient à son secours

1633    Arrêt du Conseil du Roi ordonnant la démolition du fort

En 1633, l’arrêt du Conseil du Roi tombe, ordonnant la démolition complète du château. La population locale, pour qui l’entretien de la bâtisse et des troupes est une charge continuelle (impôts, corvées, etc.) se félicite de cette décision. Finalement ; elle déchantera quelques mois plus tard, lorsque Collisieux, le commandant du fort, reçoit la nouvelle notification du secrétaire à la guerre Monsieur de Servien : «  Le Roy a résolu de conserver le château de Queyras comme une place importante à son service et à la sûreté de sa frontière(…). A quoy je n’ajouterai rien sinon pour vous recommander de veiller à la garde de cette place qui vous est commise, selon que vous voyez qu’elle est vraiment importante pour Sa Majesté. » (Source Nicolas Crunchant – Fort Queyras)

1692    Siège du fort par les Savoyards et les Piémontais.  Fort-Queyras résiste à 800 assiégeants avec sa garnison de 50 hommes. L'arrivée de Catinat avec plusieurs milliers d’hommes, descendant de Péas, mit en fuite les survivants. Catinat ordonne immédiatement des travaux d'amélioration du fort.

 

Au 18ième siècle, le Fort est remanié par Vauban

1692    Première inspection par Vauban en décembre
1700    Rapport détaillé de Vauban sur le Fort : il liste les améliorations, confortements à apporter au site
1773    Construction de la conduite amenant l’eau depuis le Lavoir Haut

 

Au 19ième siècle, le Fort est une base arrière sur la ligne des Alpes

1888    Création du Corps des Chasseurs Alpins (troupes de montagne), pour mieux protéger la frontière des Alpes avec l'Italie. Les Italiens ont commencé à unifier leur pays dès 1859, et ont structuré leur armée avec notamment la création de leurs troupes alpines. La France se doit de réagir et d'anticiper : les « bataillons alpins de chasseurs à pied » sont crées.
1893    Construction de la route du col de l’Izoard

 

Au 20ième siècle, passation de témoin entre l'armée et des acquéreurs privés

1914    Fermeture du fort en octobre
1922    Réouverture et mise à la disposition des troupes alpines
1967    Vente du fort par l’Armée à Monsieur Creuzevault, un marchand d'art, qui souhaite y créer un centre d'accueil et d'exposition pour artistes
1971    Mise en vente du Fort suite au décès de Monsieur Creuzevault, le Fort est ouvert pendant l'été aux visites, en partenariat avec la Commune
1981    La famille et la mairie signent une promesse de vente pour 2,2 millions de francs. L'armée étudie l'implantation d'un centre d'aguerissement en montagne pour les Chasseurs Alpins et la Gendarmerie
1983    La mairie renonce à son rachat, et le fort est vendu à un particulier, la famille Duval
2007    Acquisition par la famille Marty

 

Pour aller plus loin

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